top of page
Christophe BERTRAND  > La Chute du Rouge

Disque  réalisé en hommage à Christophe Bertrand,
en collaboration entre les ensembles In Extremis
et Court-circuit.

Satka  [2008]  pour 6 musiciens
Ensemble Court-circuit
Jean Deroyer, direction
Anne Cartel, flûte
Pierre Dutrieu, clarinette
Alexandra Greffin-Klein, violon
Alexis Descharmes, violoncelle
Jean-Marie Cottet, piano
Eve Payeur, percussion

Vertigineux Christophe Bertrand

Cet album monographique en hommage au compositeur prodige Christophe Bertrand – le premier depuis sa disparition en septembre 2010 – couvre dix années de sa production. Christophe Bertrand nous a quittés en 2010, il avait 29 ans. Pianiste et compositeur précoce, ce musicien incroyablement doué fut l’élève d’Ivan Fedele (classe de composition) au Conservatoire de Strasbourg dès l’âge de 15 ans. Il laisse quelque trente œuvres inscrites à son catalogue. Regardant vers Ligeti et les compositeurs spectraux, sa musique, toujours savamment conduite, relève d’un geste virtuose jouant sur les combinaisons métriques et le raffinement sonore des textures. Sorti sous le Label Motus, cet album réunit trois pièces solistes aux côtés d’œuvres pour petite formation sollicitant l’ensemble strasbourgeois in Extremis – dont Christophe Bertrand fut le co-fondateur – et l’ensemble Court-Circuit. […] Satka (2008), seule pièce dirigée, est aussi la plus impressionnante par l’univers sonore qu’elle génère. Ce « Presto delirando » dont le geste d’une velléité presque inquiétante décuple la vitesse, préfigure Scales pour grand ensemble. Dans une articulation toujours extrêmement fine et incisive, Bertrand recherche la fusion des timbres et engendre des sons complexes inouïs. A la tête de l’Ensemble Court-Circuit, Jean Deroyer communique énergie et fulgurance, deux vecteurs de l’écriture du compositeur que l’ensemble des pièces de ce précieux album érige en style.  Michèle Tosi - RESMUSICA

Quelques mois avant de disparaître, répondant à un questionnaire de Nikos Spiliotis adressé à la jeune génération, Christophe Bertrand (1981-2010) affiche son credo : « L’Histoire éliminera 90 % de la musique actuelle, comme elle l’a fait avec celle du passé. Nous devons composer en considérant l’instant présent, mais avoir confiance en l’avenir, afin de créer une musique qui se développera, lentement mais sûrement. […] Il n’est pas réaliste de composer de la musique engagée comme celle de Nono, ou, comme je le disais précédemment, d’écrire des œuvres emblématiques. Je pense que nous sommes nécessaires, non pas pour divertir le public, mais pour le faire évoluer » (in Christophe Bertrand, Hermann 2015). […] Près de dix ans auparavant, l’admirateur de Ligeti, Berio et Xenakis affirmait également son intérêt pour la musique de chambre et l’interprétation (« le besoin d’avoir un contact avec l’instrument ») qui le conduirait à écrire tant de pièces pour solistes et formations réduites, et à cofonder, en 2001, l’Ensemble In Extremis qui offre cinq des sept pièces du présent programme. […] Seule de toutes à dépasser les dix minutes et à réunir six musiciens (ce que pressent un familier du sanskrit…), Satka (2008) présente dix-sept sections agencées selon la suite de Fibonacci, dans un ordre croissant ou décroissant. La pièce joue avec l’idée d’ordre et de chaos, de proximité et d’éloignement, mais surtout avec celle de donner « un sentiment d’élasticité à la masse musicale ». Avec Jean Deroyer à sa tête, l’ensemble Court-circuit engendre tourbillons et vertiges, ascensions et chutes, comme pris dans un cyclone qui avance avec énergie. Fort bienvenu, cet enregistrement fait suite à l’hommage rendu sur scène à Radio France par les deux formations. Laurent Bergnac - ANACLASE

Christophe Bertrand, que le festival Musica de Strasbourg découvrit en 2000, s’est donné la mort un matin de septembre 2010. Il avait 29 ans. Cet élève d’Ivan Fedele au conservatoire de Strasbourg qui a suivi le cursus de l’Ircam pour travailler avec Philippe Hurel, Tristan Murail, Brian Ferneyhough et Jonathan Harvey, était le compositeur le plus prometteur de sa génération. Toutes ses œuvres sont d’un maître de la forme et de la narration. Des pièces ascétiques empreintes d’une pérenne mélancolie mais toujours virtuoses, toute sa création est nourrie d’une sève et d’une fraîcheur nostalgiques qui font terriblement regretter son départ prématuré. Le parcours trop bref mais extraordinairement dense de Christophe Bertrand, son exceptionnelle précocité, sa puissance créatrice hors du commun (il composait cinq œuvres par an) sont remarquablement synthétisés dans ce disque monographique réunissant sept pièces chambristes conçues entre 1999 et 2008 interprétées par d’excellents musiciens des Ensembles Court-Circuit dirigé par Jean Deroyer et In Extremis avec le compositeur au piano, et avec la participation de l'altiste Vincent Royer. A écouter impérativement pour découvrir ce génial créateur à la sensibilité à fleur de peau, une sensibilité qui se sera avérée fatale, puisqu'elle l'a conduit à mettre un terme à sa précieuse existence.  Bruno Serrou - CLASSIQUE D'AUJOURD'HUI

Recent Francophone music has a roll call of what-ifs: Jean-Pierre Guézec (1934-71), for instance, whose small catalogue hints at a synthesis of Messiaen and Varèse, or Jean-Louis Robert (1948-79), a Belgian disciple of Pousseur, or the Québécois orphan Claude Vivier (1948-83), who needs no introduction, or Dominique Troncin (1961-94), whose music has a special tenderness, or Pierre-Jean Grassi (1966-86; yes, those years are correct, thanks to cystic fibrosis), who left only a handful of works. Alongside these cases, Jean Barraqué, allotted 45 years, resembles Methuselah. The latest registrant in this roster is Christophe Bertrand (1981-2010). Equal parts composer and pianist, a student of Ivan Fedele, he matured too quickly and, one supposes, burned out too quickly, too. This CD is the first public documentation of his output. It helps to answer the question, “what if?”, but the major fault is its skew toward early works, with only three pieces dating from his mature phase. Four works written when he was 17-20 frame a trio of pieces written between ages 22-27. […] A representation of a composer on the verge of brilliance, this recording is essential and, for now, the only option. One hopes that an issue of better and more characteristic works will emerge. Until then, the portrait is mostly one of a young man, not what he became.  Dan Albertson – LA FOLIA

bottom of page